Que faire dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche ?

Extrémité Est du Massif Central, le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche couvre les deux tiers du département de l’Ardèche. Formé il y a des centaines de millions d’années par une activité volcanique, le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche possède des sites et des paysages géologiques si important qu’il a été classé parmi la courte liste des Géoparcs UNESCO. Les géoparcs mondiaux UNESCO sont des zones géographiques uniques et unifiées où des sites et des paysages d’importance géologique internationale. Ils ne sont que 7 en France et 120 dans le monde à être classé dans ce prestigieux label.

Le Géoparcs des Monts d’Ardèche est constitué de 56 « Géosites« , des sites géologiques identifiés comme remarquables pour leur qualité esthétique ou leur rareté. Les géosites des Monts d’Ardèche sont principalement des formations volcaniques : volcan ou sucs, mais l’on trouve également des sites sédimentaires ou fossilifères (avec notamment des traces de dinosaures !).

Les Monts d’Ardèche culminent avec le Mont Mezenc à 1753 m de hauteur, mais la région se situe sur un plateau d’altitude à plus de 1000 m de haut. Il y fait donc bien plus frais qu’ailleurs (notamment le matin). Quelque soit la saison, prévoyez dans vos valises un pull et un pantalon à manches longues ainsi qu’un coupe-vent car il peut faire frais, surtout le soir. Nous y étions fin août et nous avons bien ressenti une différence de plus de 10 degrés entre les Monts d’Ardèche et le Sud Ardèche !

Dans cet article, je vous propose de découvrir que faire et que voir dans le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche.

La randonnée des 5 Sucs

Une des caractéristiques des Monts d’Ardèche est la profusion de petits dômes volcaniques appelé « Sucs » (leur vrai nom scientifique est dôme phonolitique). Ces sucs ont été formés lors d’éruptions volcaniques par une lave extrêmement visqueuse. Dans la région située entre le Mézenc et le Mont Gerbier de Jonc, leur concentration est particulièrement importante, donnant naissance à un paysage surprenant unique au monde !

Dans cette zone, une randonnée permet de partir à la découverte de 5 sucs : le Montfol (1594m), le Sépoux (1530m), le Séponet (1534m), le Taupernas (1602m) et la Lauzière (1582m).

Pour les découvrir, nous avons suivi sur les conseils du Gite de la Retrouvade, l’itinéraire proposé par Visorando qui permet de monter au sommet du Suc de Montfol, du Suc de la Lauzière et du Suc de Taupernas. Ne faites pas l’impasse sur les sommets – et en particulier celui du Suc de Montfol, pour profiter de vues spectaculaires à 360° entre les paysages d’Ardèche et d’Haute Loire.

Durée : 4h (sans les pauses)
Distance : 14 km
Dénivelé : 440 m
Difficulté : Moyen
Départ/arrivée : parking le long de la D378

Le Mont Gerbier de Jonc et les Sources de la Loire

Depuis l’école primaire, je rêvais de découvrir le Mont Gerbier de Jonc où la Loire prend sa source. Sur place, je découvre qu’en réalité il n’y a pas une, mais trois sources de la Loire ! L’Authentique, la Géographique et la Véritable ! Toutes les trois sont proches les unes des autres et finalement les sources m’ont un peu déçues, surtout l’authentique qui semble se jeter dans une bouche d’égout. Forcément à sa source, la Loire n’est pas très impressionnante !

Après la petit désillusion sur le ruisselet qui deviendra plus loin la majestueuse Loire – l’expression « les petits ruisseaux font les grandes rivières » prend tout son sens au Mont Gerbier de Jonc, nous partons à l’assaut du sommet du suc volcanique.

Bien que très populaire, la montée au sommet du Mont Gerbier de Jonc n’est pas évidente. Il est indispensable d’être bien équipé (chaussures de randonnée ou a minima une bonne paire de baskets est nécessaire). La montée est courte mais très raide, ce n’est pas de l’escalade mais presque ! Il faut parfois mettre les mains. La descente est de mon point de vue encore moins évidente, même si des cordes ont été installées pour faciliter le passage. Clairement le paysage incroyable à 360° vaut les 20 minutes d’effort, mais si vous n’êtes pas très à l’aise avec la randonnée ou si vous êtes avec de jeunes enfants, je vous propose une alternative bien plus facile juste en dessous.

Le sentier est balisé dans en sens unique pour éviter le croisement, ce qui est vraiment une bonne initiative vu l’étroitesse et la raideur du sentier. Suivez bien les flèches bleues qui permettront d’identifier le passage le plus simple vers le sommet.

Au sommet du Mont Mézenc

Situé à la frontière de la Haute-Loire et de l’Ardèche, le Mont Mézenc culminant à 1753 m de haut, fait partie des plus hautes montagnes du Massif Central et est le point culminant de l’Ardèche.

Pourtant, l’accession à son sommet n’est pas très difficile, et d’ailleurs bien plus facile que le Mont Gerbier de Jonc ! Le sentier de randonnée part du parking du col de la Croix de Peccata et suit un chemin qui monte doucement dans la forêt. Il est quand même recommandé d’avoir des chaussures adaptées (randonnée ou basket), mais cela sera une promenade de santé par rapport au Mont Gerbier de Jonc ! Oui ça grimpe, mais il s’agit ici d’un sentier de randonnée tout à fait « classique ».

Durée : 1h (sans les pauses)
Distance : 3.8 km
Dénivelé : 190 m
Difficulté : Moyen
Départ/arrivée : parking du Col de la Croix de Peccata

Le Mont Mézenc a une forme un peu étirée, et on retrouve ainsi deux points culminants offrant des panoramas un peu différents. Le premier sommet est orné d’une croix et le second sommet (le vrai) possède des tables d’orientation qui permettent de lire le paysage. Par temps clair, on peut voir jusqu’aux Alpes, mais malheureusement pour nous il y avait pas mal de nuages et un peu de brume.

Le sommet du Mont Mézenc offre un panorama sur la région des sucs et sur le Cirque des Boutières, formé par le cratère d’un ancien volcan, ruiné d’un côté par l’érosion glaciaire.

Pour se ravitailler ou trouver de quoi faire un pique-nique dans la région du Mézenc et du Mont Gerbier de Jonc, la ville principale du secteur est Les Estables dans le département de la Haute-Loire, de l’autre côté du Mont Mézenc. Dans cette station de ski nordique vous trouverez le nécessaire : boulangerie, superette, marché de producteurs locaux… Il y a en effet peu de villes côté Ardèche. Les villes principales côté Ardéchois sont Saint Agrève et Le Cheylard, mais cela rajoute des kilomètres.

La Vallée de l’Eyrieux

C’est à l’occasion d’un précédent voyage en Ardèche que j’ai découvert les beautés de la Vallée de l’Eyrieux. Pour la découvrir, quoi de mieux que de louer des vélos à Ollières-sur-Eyrieux pour réaliser une boucle ou un itinéraire en aller-retour de long de la véloroute de la Dolce Via, une voie verte sécurisée, primée meilleure véloroute d’Europe en 2020 (rien que ça !) pour découvrir la vallée tout en douceur.

Retrouvez par ici mon article complet sur les choses à voir et à faire dans la Vallée de l’Eyrieux.

La cascade du Ray Pic

Un peu plus au sud, nous nous arrêtons à la cascade du Ray Pic, une superbe cascade s’écoulant au milieu des orgues basaltiques. Je vous invite à vous arrêter au panorama au bord de la route donnant une vue d’ensemble sur la cascade (formé en réalité par 3 chutes d’eau), avant ou après de faire la petite balade qui permet de s’approcher des chutes d’eau (compter environ 1h A/R pour admirer les chutes d’eau sur les différentes plateformes d’observation depuis le parking).

Le site amménagé propose également des tables de pique-nique et de nombreuses explications très intéressante sur la formation du site et des orgues basaltiques.

Attention : la baignade est interdite, de toute façon si l’eau d’une clarté incroyable donne envie par une journée de grosse chaleur, pour l’avoir testé un peu plus bas dans la vallée (possibilité de baignade près du village de Burzet), je peux vous dire qu’elle est bien glacée !

Se détendre au Spa Séquoia Redwood à Vals-les-Bains

Après plusieurs jours de marche dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, quoi de mieux que de terminer son séjour par un moment de détente et de bien-être. Nous avons ainsi pris la direction de la ville thermale de Vals-les-Bains pour découvrir le tout nouveau Spa Séquoia Redwood, un espace entièrement dédié au bien-être et à l’hydrothérapie.

Le Spa Séquoia Redwood propose un parcours sensoriel constitué par différents bassins et espaces : un grand bassin de 33°C avec différents jets (cols de cygne, geyser, contre-courant), un bassin extérieur à 35° offrant une vue superbe sur les séquoias sur parc thermal, un bassin chaud de 38°C, un bassin froid de 17°C (l’alternance bain chaud / bain froid permet d’améliorer la circulation sanguine et de récupérer musculairement après un effort physique), un grand sauna et un grand hammam.

Le parcours sensoriel peut-être complété par des soins en supplément. Nous avons pu tester le massage au beurre de karité pour un moment de détente et de bien-être absolu. Petit conseil : si vous optez pour des soins en supplément, programmer les plutôt en fin de parcours pour maximiser les bénéfices hydratants des produits !

Après les soins, des espaces de relaxation vous permettent de retrouver petit à petit vos esprits.

J’ai eu un gros coup de cœur pour l’architecture du bâtiment avec la superbe charpente en bois du grand bassin. Le cadre est vraiment superbe et nous avons passé une superbe après-midi au Spa Séquoia Redwood !

Après le Spa, n’hésitez pas à vous rendre au Glacier Beatrix, à deux pas du Spa, pour déguster une délicieuse coupe glacée artisanale d’Ardèche. Un régal !

L’Art Contemporain au cœur des Monts d’Ardèche

L’Ere du Tchier de Borée

Les menhirs qui s’élèvent près du village de Borée, en évoquant une sorte de Stonehenge ardéchois n’ont rien d’ancien, puisqu’il s’agit d’une œuvre contemporaine monumentale inaugurée en 2008 !

Cette œuvre est constituée par 70 pierres dressées et disposés en cercle en suivant le nombre d’or, se veut être un parcours initiatique et aux nombreuses références, qu’elles soient cosmiques, historiques ou mythologiques. En s’approchant de plus près, on découvre que chaque pierre est sculptée ou porte des messages uniques. Même si je ne suis pas sûre d’avoir vraiment compris cette œuvre, j’ai adoré déambulé dans le site, donc le cadre est exceptionnel. Que vous soyez sensible ou non à son caractère mystique, vous ne serez pas déçus par la beauté des lieux !

La ligne de Partage des Eaux

La Ligne de partage des eaux est la ligne imaginaire qui représente le partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée : d’un côté de cette ligne de crête, une goutte de pluie tombera dans la Loire et finira sa route dans l’Atlantique, de l’autre elle ira dans la Rhône pour rejoindre la Méditerranée.

Un GR a été balisé sur la ligne de partage des eaux : ce GR7 qui part des Vosges pour rejoindre les Pyrénées, traversent les Monts d’Ardèche. S’agissant d’une ligne de crête, le sentier offre au fil des kilomètres des superbes points de vues toujours renouvelé.

Au niveau de l’Ardèche, le parcours de la ligne de partage des eaux a été enrichit de 6 œuvres d’art contemporain. En 4 à 5 jours de marche, vous pouvez partir à la découverte de la totalité du GR7 ardéchois et de l’ensemble des œuvres, ou comme nous faire un petit crochet pour aller les découvrir quand nous passions à proximité.

Parmi ces oeuvres, nous en avons découvert deux :

• De L’Autre Côté, de Stéphane Thidet une installation de miroirs intégrée aux ruines de la Chartreuse de Bonnefoy
• La Tour à Eau de Gilles Clément, une drôle d’installation construite en phonolithes, la roche volcanique du Mont Gerbier de Jonc qui serait une sorte de piège à eau et déverserait l’eau qui s’y condense en partie vers l’Atlantique et en partie vers la Méditerranée.

Où dormir et où manger dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche ?

La Retrouvade, un gîte et table d’hôtes au pied du Mézenc

Situé au pied du Mézenc, au cœur d’un environnement exceptionnel en pleine nature avec une vue magnifique sur les Monts d’Ardèche, le Gîte de la Retrouvade propose 4 chambres joliment décorées et une table d’hôtes mettant à l’honneur les produits de la région. Ce gite est l’endroit rêvé pour tous les amateurs de nature, de randonnée mais aussi de cyclotourisme puisqu’il est labélisé Accueil Vélo.

N’hésitez pas à demander conseils à Norbert, qui est également Accompagnateur en Moyenne Montagne pour des suggestions de balades ou de randonnées dans les environs. Il connait la région comme sa poche.

L’Hôtel-restaurant Beauséjour

L’Hôtel Beauséjour est une histoire de famille. Située au Béage, au cœur des Monts d’Ardèche, non loin du Mont Gerbier de Jonc, vous découvrirez dans cet hôtel restaurant les spécialités culinaires de l’Ardèche. La famille Vernet propriétaire de l’hôtel continue en parallèle son activité agricole avec l’élevage de vaches d’Aubrac. Au menu du restaurant, vous pourrez ainsi découvrir – entre février et juin – produit saisonnier oblige, l’AOP « Fin Gras du Mézenc » produit par la famille et cuisiné par Céline Vernet cheffe-cuisinière. Ce bœuf est élevé toute l’année sur les hauts plateaux du Mézenc. Contrairement aux autres élevages auvergnats, point de transhumance, le bœuf reste en altitude toute l’année et est nourri uniquement au foin cultivé dans la région pour la période hivernale.

Le restaurant de l’Hôtel Beauséjour met à l’honneur, non seulement la production bovine familiale, mais a également à cœur de n’utiliser que des produits locaux, de saison et de qualité. Leur jardin produit légumes et herbes aromatiques tandis qu’ils s’approvisionnent en direct chez les producteurs de la région. L’un des plus bel exemple est certainement l’incroyable plateau de fromages ou encore les délicieuses glaces artisanales servies en dessert.

Une très belle adresse pour dormir ou diner dans la région des Monts d’Ardèche !

A lire aussi

Retrouvez par ici mes autres articles sur les choses à faire et à voir en Ardèche :

• Le guide complet sur les choses à visiter en Ardèche
• Visiter Privas et ses environs
• Une journée dans la Vallée de l’Eyrieux
• Une journée dans la Vallée du Doux
• Que voir dans les Gorges de l’Ardèche ?
• Les plus beaux villages de l’Ardèche
• Deux grottes à découvrir en Ardèche

Cet article est issu d’un partenariat avec l’ADT Ardèche. Comme toujours, je reste libre de la ligne éditoriale et les avis exprimés dans cet article sont les miens.