Après une journée à Tokyo, nous avons choisi de partir en randonnée dans les montagnes environnantes et plus précisément au mont Takao, également appelé Takao-San, une destination très prisée des Tokyoïtes.
Le Mont Takao est une destination particulièrement populaire car facilement accessible en transport en commun depuis la capitale japonaise. Il s’agit d’une montagne culminant à 599 m d’altitude et qui offre de jolis sentiers de randonnée et un panorama sur la mégalopole japonaise. De la haut, on peut mesurer l’ampleur de l’étendue de la ville !
Nous avons un objectif assez ambitieux pour notre première randonnée au Japon, trouvée dans le guide Hiking in Japan de Lonely Planet : relier Takao-San à Jimba-San une autre montagne à une dizaine de kilomètres. En tout, nous avons prévu de marcher environ 15 km.
Sommaire
Itinéraire de la randonnée du Mont Takao au Mont Jimba
Durée : 5h30
Distance : 14 km
Dénivelé : 1030 m
Difficulté : moyenne
Départ : Gare de Takao-San Guchi / Arrivée : Jinba Kogen-shita
Comment aller au mont Takao depuis Tokyo ?
Pour rejoindre le point de départ de cette randonnée, il faut se rendre à la gare de Tokyo-Shinjuku pour prendre un train pour la gare de Takaosanguchi.
Si vous possédez le JR Pass, prendre la ligne JR Chuo jusqu’à Takao, puis la Keio line jusqu’à Takaosanguchi (ce dernier tronçon n’est pas couvert par le pass). La correspondance n’est pas longue et les trains sont fréquents. Cela ne rajoute pas beaucoup de temps par rapport à la version directe et l’économie n’est pas énorme.
Si vous n’avez pas de JR Pass prendre la ligne Keio qui relie directement Shinjuku à Takaosanguchi.
Bon plan : vous pouvez acheter par ici votre billet de train journée Tokyo Mont Takao à seulement 11,99€ (tarif 2024) incluant l’A/R en train depuis Tokyo et la montée en télécabine, mais également un billet d’entrée pour le jardin des singes et le jardin des fleurs sauvages de Takao Mountain.
Il faut échanger ce bon acheté sur Klook au comptoir d’échange situé dans le Central Honshu Information Plaza à Keio Shinjuku (magasin souterrain). Attention, ce comptoir d’échange n’ouvert que de 11h à 19h. Pour cette raison il est recommandé d’échanger ce bon à l’avance, par exemple la veille de la randonnée sinon le temps de vous rendre ensuite au Mont Takao, vous n’aurez pas le temps de faire la randonnée proposée dans cet article.
Comment revenir du Mont Jimba ?
Pour revenir de Jimba-kogen, il y a un bus toutes les heures jusqu’à assez tard (dernier bus 20h25) pour la gare de Takao. De là, vous pourrez soit reprendre la ligne Keio jusqu’à Shinjuku ou changer à Takao si vous avez le JR Pass pour prendre la ligne JR Chuo.
Les sentiers de randonnées autour du Mont Takao
Une fois arrivés à la gare de Takaosanguchi, vous verrez l’entrée du télécabine permettant d’atteindre directement le sommet de la première montagne, vous épargnant une montée d’une heure environ à travers la forêt.
Au départ des randonnées, un plan permet de s’orienter. Mieux vaut récupérer également un plan papier au niveau du télécabine afin d’avoir la traduction des kanjis, surtout si vous voulez continuer la randonnée vers le mont Jimba : par la suite, les indications ne sont pas toujours écrites en anglais.
Attention, le plan des sentiers du Mont Takao est un plan très stylisé : il faut bien regarder la longueur estimée de chaque chemin car dans ce type de plan, les distances sont rarement proportionnelles ou réalistes.
Les randonnées proposées sont toutes assez courtes sauf la randonnée qui nous intéresse aujourd’hui : le sentier violet reliant le Mont Takao au Mont Jimba.
Récit de ma randonnée du Mont Takao au Mont Jimba
Le jour de notre randonnée au Mont Takao, il s’agissait d’un lundi férié. Autant vous dire que je n’étais pas prête à la foule que nous aurions à affronter ! C’est ainsi que j’ai découvert à quel point le Mont Takao était une destination ultra populaire à Tokyo et à quel point la population de la mégalopole japonaise est dense (en tant que parisienne, je suis habituée à la foule, mais clairement pas à ce niveau !!).
C’est à cette gare de télécabine que je prends la mesure de la patience infinie et (pour moi) incompréhensible des Japonais, qui préfèrent attendre sagement 2 heures une place dans le télécabine, alors qu’avec une marche d’une heure dans la montagne permet d’atteindre le sommet. Les Japonais sont d’un calme infini, même quand il s’agit d’attendre des heures. Personne ne se bouscule, personne n’essaie de resquiller… il faut le voir pour le croire ^^
Sur le moment, on se rassure comme on peut en se disant qu’au vu de la file d’attente pour le télécabine, il n’y a peu être pas grand monde de très motivé pour monter à pied… Deuxième erreur !
Etant donné la file d’attente au télécabine, nous oublions toute suite cette option pour atteindre le sommet du Mont Takao. A la place, nous optons pour le chemin n°6 proposant de ralier le sommet de cette montagne en 1h30 de marche et qui passe près d’une petite cascade (qui ne casse pas trop pattes à un canard).
Après avoir salué les dieux de la forêt, nous nous lançons à l’ascension du Mont Takao. Si le chemin est vraiment ravissant, je n’ai jamais vu AUTANT de monde sur un sentier de randonnée. Du début, jusqu’à la fin, nous marcherons en file indienne, les uns derrière les autres. Pas possible de doubler, de toute façon c’est inutile, il y a toujours quelqu’un d’autre devant… Nous prenons donc notre mal en patience et nous montons doucement mais surement par le chemin.
Comme nous avons un timing un peu tendu : marcher de Takao-San à Jimba-San puis redescendre à l’arrêt de bus et que nous sommes partis assez tard (départ en bas de Takao-San à 10h30), il nous faut impérativement marcher d’un bon rythme pour terminer le programme avant la nuit. Mais avec la foule, impossible de hâter le pas. Résignés, nous adaptons notre rythme au pas des Japonais que nous trouvons un peu lent.
Je croyais avoir vu de la foule. Ce n’était rien qu’un aperçu de ce qui nous attendait au sommet, le point de rencontre de tous les itinéraires… Il y avait tellement de monde que nous n’avons jamais pu approcher le point de vue… Il faut dire que je n’ai pas un gramme de la patience des Japonais. En plus, j’ai horreur de la foule, je me sens un peu oppressée, et heureusement les Japonais sont des personnes très calmes, la foule est très ordonnée, les gens font la queue patiemment pour se prendre en photos… Mais je ne comprends pas le plaisir qu’ils ont à monter une montagne, tout ça pour ensuite s’installer à déjeuner par terre, pour pique-niquer au milieu du chemin, avec aucun point de vue à l’horizon… Non vraiment, je ne comprends pas !!
Du point de vue, on peut théoriquement voir le mont Fuji. Ce jour là, il était de toute façon caché dans les nuages. Pas de regret, nous poursuivons notre randonnée au direction du Mont Jimba sans nous attarder plus longtemps.
Nous sommes un peu dépités par la tournure que prend notre randonnée nous qui imaginions passés une journée au vert loin de la foule. Heureusement, sur la suite du sentier, au fur et à mesure de l’on s’éloigne du Mont Takao, la foule devient moins importante.
Après avoir dépassé le Mont Takao, il n’y a presque plus personne (enfin c’est relatif)… Au début, je m’interrogeais (et me moquais un peu il faut bien l’avouer) de la présence de toilettes publiques un peu partout sur les sentiers de montagne. Après cette expérience, je comprends mieux et j’apprécie ^^
Arrivés au sommet du Mont Jimba, nous profitons rapidement du panorama sur l’agglomération de Tokyo. Il est déjà 16h30, il nous reste à peine 1h30 avant la nuit et encore 4.4 km à faire pour rejoindre l’arrêt de bus de Jimba-kogen.
Le chemin principal est fermé à cause d’un glissement de terrain, du coup, on prend un « raccourci » bien indiqué, mais aussi bien bien pentu. 2 km après les genoux en compote et les jambes branlantes, nous rejoignons la route et traçons pour arriver au village avant la nuit. Finalement nous sommes bien larges et ratons de peu le bus de 17h25.
Juste avant le départ du bus de 18h25, quelques randonneurs continuerons d’arriver éclairés par leur lampes frontales. Je suis bien contente de ne pas avoir été à leur place !
Nous revenons finalement enchantés de cette randonnée, l’épisode de la foule au mont Takao fût vite oublié. Finalement la grande majorité de la randonnée, car au total nous avons marché 7 heures, fût très agréable. Un seul regret, n’avoir pas été un peu plus matinal pour s’éviter le stress en fin de journée pour savoir si on allait arriver avant la nuit.
D’autre part, ce fût une bonne idée pour nous aider à passer le décalage horaire. Malgré la fatigue de la journée, le soir, nous avons malgré tout eu du mal à nous endormir ! Je me demande ce que cela aurait été sans un effort physique…
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