Situé à seulement 1h de route (et autant en TER) de la capitale, la ville de Soissons, restée célèbre dans l’histoire avec l’épisode du Vase de Soissons, est une ville riche en histoire qu’il vaut le coup de découvrir. Malgré les turpitudes de l’Histoire, son patrimoine à traverser les siècles et sa cathédrale du Moyen-Age cotoie aujourd’hui un centre-ville Art Déco reconstruit après la fin de la Première Guerre Mondiale.
Dans cet article, je vous propose de découvrir que faire et que voir à Soissons et ses environs, le temps d’une journée ou d’un week-end.
Sommaire
Visiter le centre-ville de Soissons
Commençons dès à présent par la visite du centre-ville de Soissons, auquel vous pourrez consacrer une bonne demi-journée de visite.
Visiter la Cathédrale de Soissons
Ma visite de Soissons commence par celle de la magnifique cathédrale des XIIème et XIIIème siècles qui s’élance au cœur du centre-ville. A la voir aujourd’hui, on ne devine pas qu’elle fût un martyre de la Première Guerre mondiale qui détruisit non seulement une grande partie de la cathédrale mais aussi 80% de la ville de Soissons.
Dès les premiers mois de la guerre, les tirs d’obus détruisirent une partie de la voute, tandis que le clocher s’effondra en 1918. Dès la fin de la guerre, la reconstruction est engagée – à la fois pour reconstruire la cathédrale à l’identique, mais aussi dans le centre-ville qui possède aujourd’hui de nombreux bâtiments de style Art Déco, typique de cette époque.
Si la cathédrale de Soissons ne possède qu’une tour sud, il y avait bien deux tours qui étaient prévues initialement. La tour manquante n’est pas dû aux destructions de la Guerre, mais à un manque de budget à la fin de la construction, ainsi que des conflits dans la région qui réallouent les ressources de la construction de la cathédrale pour la réparation des habitations.
L’intérieur de la cathédrale s’organise autour d’une large nef centrale à trois élévations – grandes arcades, triforium et fenêtres hautes, culminant à 30 m du sol.
La majorité des vitraux ayant été détruits pendant la Première Guerre Mondiale, ils ont été remplacé par des verrières translucides donnant un caractère très lumineux à l’architecture intérieure. Néanmoins, quelques vitraux anciens, notamment un ensemble qui aurait été offert par le roi Philippe Auguste ont miraculeusement survécu aux méandres de l’histoire.
Au Nord-Ouest du transept, ne loupez pas la peinture du célèbre peintre flamand Pierre-Paul Rubens qui représente l’Adoration des Bergers avec une scène rare de la Vierge allaitant le Christ. Ce tableau fût offert aux Cordeliers par le maître lorsque de passage à Soissons il serait tombé maladies et auraient été soigné par cette confrérie.
Suivre le parcourt Street Art de C215
L’artiste de Street-Art Christian Guémy alias C215, célèbre pour ses portraits, a réalisé pour une commande de la ville de Soissons, 25 œuvres rendant hommage à des personnalités soissonnaises ou ayant marqué l’histoire de la ville.
Pour découvrir l’ensemble des portraits, rendez-vous sur le site internet de la ville de Soissons pour télécharger le plan du circuit.
Visiter l’Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes
Un peu plus excentrée, mais à distance de marche de la cathédrale de Soissons, ne passez pas à côté de la visite de l’Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes.
L’Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes est fondée par des chanoines qui suivent les préceptes de Saint-Augustin, pour une vie monacale moins stricte que la règle de de Saint-Benoit. La première église, une église romane est édifiée dès la fin du XIème siècle. Petit à petit la communauté s’agrandit et au XIIIème siècle, un important chantier est mis en œuvre pour transformer l’Abbaye Romane en Abbaye Gothique. Le nouveau projet représente 6 fois la taille de l’abbaye initiale !
Comme vous le constaterez rapidement, celle-ci est malheureusement en ruines. En mauvais état après la Révolution, elle devient dangereuse. La décision est alors prise de démanteler le bâtiment afin d’utiliser les pierres pour réparer la cathédrale, elle aussi mal en point. Peu à peu des voix s’élèvent – notamment celle de Victor Hugo – pour que le démantèlement cesse et que sa façade soit conservée.
Grâce à cette mobilisation, les vestiges de l’Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes restent aujourd’hui assez impressionnants grâce à la conservation de sa façade principale et ses deux tours asymétriques qui culminent respectivement à 75 et 80 m de haut, et en font les plus hautes tours du département de l’Aisne.
Mais la façade de l’ancienne Abbaye n’est pas la seule chose à admirer. Sur les vestiges de l’ancien domaine, on peut découvrir encore aujourd’hui le réfectoire, qui a fait l’objet de rénovations en 2010 et qui présente une très belle salle gothique à deux nefs avec des croisées d’ogives.
En traversant le réfectoire, on arrive au grand cloître – ou plutôt ce qu’il en reste car seul une moitié à pu être conservé. Néanmoins, cela donne un aperçu de la taille et de la richesse que pouvait représenter l’Abbaye au temps de son apogée.
Et enfin, en face de l’entrée principale de l’Abbaye se dresse toujours le logis des hôtes qui accueillait les visiteurs qu’ils soient des hôtes de marque ou des pélerins de passage. Ce bâtiment abrite aujourd’hui un espace d’exposition (mais que je n’ai pas pu visiter car il fermait entre 12h et 14h)
Déguster les Haricots de Soissons
De passage à Soissons, il est fort probable que vous découvriez l’existence du Haricots de Soissons. Derrière cet énorme haricots de nombreuses histoires et légendes se cachent.
Pendant la Guerre de Cent Ans, alors qu’une épidémie de peste faisait rage, les Soissonnais quittent la ville emportant avec eux leurs récoltes. Dans leur fuite, ils perdent des graines. Quelle surprise lorsqu’à leur retour ils découvrent un champ couvert de fèves. Grâce à l’humidité de la région, la plante pousse bien, très nourrissante, elle permet de subvenir au besoin de toute la population. Ce haricot devient alors « le Haricot de Soissons ».
Une seconde histoire, plus récente quant à elle remonte au XIXème siècle. Un guetteur, M. Le Paon est chargé du haut de la tour sud de la cathédrale de surveiller la ville. Il aimait semer du haut de la tour des haricots. Cette plantation volubile s’accrochaient à la rampe et couronnait la tour de verdure.
Aujourd’hui, le haricot de Soissons est exclusivement cultivé dans l’Aisne par une vingtaine de producteurs. Vous pourrez le retrouvez en vente à l’Office du Tourisme, notamment.
Le Haricot de Soissons a également donné son nom à une confiserie locale : un bonbon praliné feuilleté, enrobé d’une fine couche de sucre de couleur beige, imitant la forme de la fève. Il se décline en deux versions : nature ou chocolat.
Visite du Donjon de Septmonts
Situé à moins de 15 min de route de Soissons, le Donjon de Septmonts est une visite à ne pas rater, d’autant plus qu’elle est gratuite. Ce lieu magique, dont le donjon qui s’élève en bordure de forêt, n’est pas sans me rappeler les contes de fée et dessins animés de mon enfant. Nulle princesse à délivrer en haut de la plus haute tour, mais un très beau panorama sur la région et le village de Septmonts.
Le Donjon de Septmonts était en réalité l’ancien palais épiscopal des évêques de Soissons. Autour du Donjon vous pourrez découvrir un très beau parc ainsi qu’un arboreteum. La nuit tombant déjà – c’est cela de faire des escapades automnales – nous avons raccourci notre visite. Il était déjà l’heure de retourner à la Gare de Soissons
Informations pratiques pour la visite du Donjon de Septmonts
Horaires : le donjon est ouvert les samedis et dimanches du 1er octobre au 30 avril et tous les jours du 2 mai au 30 septembre. Le parc, l’arboretum et le verger sont ouverts tous les jours jusqu’à 19h00 du 31 mars au 30 septembre et jusqu’à 17h30 le reste de l’année.
L’association des Amis de Septmonts propose sur demande des visites guidées pour les groupes.
Où dormir, où manger près de Soissons ?
A mi-chemin entre Soissons et Reims, découvrez une superbe adresse membre de la prestigieuse association Relais et Châteaux : Le Château de Courcelles. Vous pouvez vous y rendre aussi bien pour séjourner dans l’une de ses superbes chambres ou pour déguster un repas à sa table gastronomique.
Le Château de Courcelles est un lieu chargé d’histoire. Construit à la fin du XVIIème siècle sur les ordres de l’intendant d’Alsace, conseiller de Louis XIV qui avait besoin d’un pied à terre entre Paris et l’Alsace, c’est son successeur qui en profitera. Ses filles, les demoiselles de Courcelles y tenaient salon et y attirèrent les philosophes les plus réputés de l’époque : Jean-Jacques Rousseau, Diderot ou encore Voltaire, séjournèrent ainsi au Château.
Durant les deux guerres, le château fût occupé par les généraux allemands. Si le mobilier vu pillé, et le parquet utilisé pour faire du feu, le château traversa les siècles avec relativement peu de dégâts, notamment pour son aspect extérieur et sa structure.
En 1988, le Château est racheté par la famille Anthonioz pour être transformé avec succès en un super hôtel. Des travaux sont entrepris pour le remeubler et le redécorer entièrement. Aujourd’hui, le Château de Courcelles est devenu l’une des plus belles adresses du département de l’Aisne.
A la table du restaurant gastronomique, vous pourrez déguster la cuisine du chef Lucas Vannier, qui a à cœur de cuisiner au maximum les ingrédients de la région, tout en ne s’interdisant pas quelques produits plus exotique.
Le menu de saison change chaque semaine. J’ai eu l’occasion de découvrir la formule déjeuner (45€ par personne, 55€ avec le vin, l’eau et le café) servi en semaine.
Au menu ce jour là, une délicieuse entrée à base de sandre, un poisson de rivière sur une fondue de poireaux, un carré de veau en persillade accompagné de pommes de terre grenaille et pour finir une panacotta à la mangue et à l’ananas. Des ingrédients simples mais un résultat particulièrement savoureux du début à la fin grâce à une cuisson parfaite. N’étant pas du tout amatrice de veau en général, je me suis vraiment surprise à me régaler.
A la recherche d’une adresse romantique pour un séjour à mi-chemin entre Soissons et Reims ? Le Château de Courcelles offre également une vingtaine de chambres – toutes différentes – pour un séjour idéalement situé pour rayonner entre la Champagne et le Sud des Hauts-de-France.
En séjournant au Château de Courcelles, vous pourrez profiter d’un cadre agréable, avec son parc de 25 hectares offrant des parcours de jogging et un court de tennis. Aux beaux jours, vous pourrez également profiter de sa piscine. En bref, une adresse idéale pour un week-end en amoureux au vert à seulement une heure de route de Paris.
A partir de 205€ la nuit pour deux personnes en basse saison. Copieux petit-déjeuner en supplément au tarif de 25€/personnes.
Que voir autour de Soissons ?
Soissons occupe une position centrale pour rayonner dans l’Aisne, la Champagne et l’Est de l’Oise. Retrouvez mes autres articles sur les choses à faire et à voir dans les environs :
- Le Château de Pierrefonds (environ 30 min de route)
- Le lac de l’Ailette et le Chemin des Dames (environ 30 min de route)
- La cité médiévale de Laon (environ 30 min de route)
- Coucy-le-Château (environ 30 min de route)
- Reims et les caves de champagne (environ 1h de route et à 40 min du Château de Courcelles)
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Cet article a été rédigé suite à une invitation de J’aime l’Aisne à venir découvrir Soissons et ses environs. Néanmoins, je reste libre de la ligne éditoriale et les avis exprimés dans cet article sont les miens.
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