Fin août, je suis enfin allée visité le cimetière du Père Lachaise. Je dis « enfin », car depuis des années, je me dis que je devrais quand même aller voir ce site visité chaque année par près de 3,5 millions de visiteurs, dont certains viennent même de l’autre bout pour se recueillir sur la tombe de Jim Morrison (ou autres). Mais pour la banlieusarde que je suis, le 20ème n’est pas l’arrondissement est un peu « loin », la flemme l’a longtemps emporté sur ma curiosité, jusqu’à ce fameux dimanche d’août où j’ai pris mon courage – et mon Pass Navigo – à deux mains !
Pour découvrir ce lieu, j’ai choisi de réserver une visite guidée, mais il est bien sur possible de visiter seul le cimetière : l’accès est gratuit, des plans sont en vente pour 2,5 € au niveau de l’entrée principale. Un plan est le minimum pour s’y retrouver parmi les tombes : il y en a plus de 70 000, et autant vous dire qu’il ne s’agit pas que de célébrités.
Pour pouvoir être enterré au cimetière du Père Lachaise, hormis les moyens financiers, il faut soit habiter à Paris, soit être mort à Paris (et qu’il y ait de la place). Aucun critère de renommée entre en ligne de compte. La plupart des tombes sont donc celles d’illustres inconnus.
L’avantage de la visite guidée est d’apprendre plein d’anecdotes sur l’histoire du lieu, sur les célébrités qui y reposent, et surtout sur les petites manies des visiteurs. Et honnêtement, c’est cela qui m’a le plus marqué ! Que si longtemps après sa mort, il y ait encore des gens qui apporte des pommes de terre à M. Parmentier, me laisse un peu pantoise !
Je pensais que le cimetière du Père Lachaise était complet depuis bien longtemps. En fait, s’il est possible d’acheter des concessions à perpétuité, il est nécessaire d’entretenir les tombes pour la conserver. Si ce n’est pas le cas, et que la situation ne s’améliore pas durant les 3 années suivant l’alerte des ayants-droits, le cimetière considère que le besoin de mémoire est terminé. Le gisant est alors transféré à l’ossuaire et ce qui libère un emplacement.
Sommaire
Les tombes les plus célèbres du Cimetière du Père Lachaise
La Tombe d’Oscar Wilde
Visiblement (et à mon grand étonnement il faut bien le dire), la tombe d’Oscar Wilde déchaîne les passions. Les admiratrices de l’écrivain irlandais recouvrent sa tombe de baisers au rouge à lèvres, à tel point que cela abîme la pierre. La tombe est désormais protégée par une paroi de verre, mais qui permet juste de limiter les baisers à la partie haute de la sépulture.
La Sépulture de Jim Morrison
Jim Morrison, le chanteur du groupe des Doors est retrouvé mort à 27 ans dans la baignoire dans son appartement. Les circonstances exactes de sa mort font l’objet de spéculations, overdose, crise cardiaque ? Une chose est sure, l’abus d’alcool et de substances illicites n’y sont pas pour rien dans sa disparition précoce.
Enterré au Père Lachaise, sa tombe fait depuis l’objet d’un véritable culte. Au point que le cimetière a dû limiter l’accès avec des barrières : des gens venaient régulièrement se saouler sur sa tombe. Sa sépulture fait toujours l’objet d’un recueillement en continu. On lui laisse des fleurs, mais aussi des cadavres de bouteille et des cigarettes. Le plus étonnant est cet arbre à côté recouvert de chewing-gums (à l’origine collés en forme de cœur, mais maintenant collés tout court).
La Tombe de Victor Noir
Victor Noir, jeune journaliste de 21 ans, est provoqué en duel, et abattu par Pierre Bonaparte, le cousin de Napoléon III suite à un article qu’il estimait diffamant. La mort brutale de ce jeune journaliste fut récupérée par les opposants au régime, comme symbole de la répression impériale contre les libertés publiques. Ses funérailles le 12 janvier réunirent plus de 100.000 personnes. E, 1891, le sculpteur Jules Dalou réalise un portrait plutôt flatteur et très réaliste du journaliste. Au point de devenir une légende : caresser ses parties viriles redonnerait de la fertilité aux femmes en mal d’enfants. Le lustre du bronze est la marque de la persistance de cette drôle de croyance !
Les tombes de quelques hommes illustres entérrés au Père Lachaise
Petit échantillon non exhaustif de tombes d’hommes illustres qui repose au cimetière du Père Lachaise.
Si Molière et La Fontaine, repose désormais au cimetière du Père Lachaise, cela n’a bien sur pas toujours été le cas. Le cimetière du Père Lachaise ouvre en 1804, soit bien après la mort de ces deux écrivains. Ils ont été transféré au Père Lachaise en 1817, car le cimetière, construit hors les murs, après l’effondrement du cimetière des Innocents n’attire pas les foules. 10 ans après sont ouvertures, on y décompte à peine 1000 tombes. L’opération « marketing » du cimetière est un vrai succès, en 1830, on compte alors près de 30 000 sépultures. Le cimetière, prévu initialement pour une superficie de 17 ha, s’agrandit, pour prendre le périmètre que l’on connait aujourd’hui.
Des peintres reposent également ici : Corot, Modigliani, Daubussy, entre autres….
Antoine Parmentier, celui qui fut à l’origine du développement de la pomme de terre en France. Sa tombe est bien sur entourée de plan de patates, et on vient même lui en déposer sur sa tombe !
Le gisant de Vivant Denon, 1er conservateur du Louvre, a qui l’on offre régulièrement de belles roses rouges
La tombe de Frédéric Chopin, également bien fleurie, est aussi décorée de drapeaux aux couleurs de l’Autriche.
Il y en a encore bien d’autres, mais je m’arrête là. Cela serait trop long de tout vous montrer ici. D’autant que durant ma visite de 2 heures, je n’ai clairement eu la possibilité de tout voir !
Tignous – Charlie Hebdo
La tombe de Tignous, caricaturiste de Charlie Hebdo est forcément celle qui m’a le plus émue. Lors de ma visite, j’ai eu du mal à réaliser que ces dalles de marbre abritent réellement quelqu’un. Mais ici, les événements de janvier dernier sont encore très présents dans ma mémoire, me sont revenus intacts. Ici, ce sont des stylos et des crayons que l’on dépose pour rendre hommage – le seul hommage de ma visite que j’ai vraiment compris – à un de ceux qui nous ont quitté beaucoup trop tôt, emportés par la folie humaine. Tignous est le seul journaliste de Charlie Hebdo a être enterré à Paris.
Quelques chanteurs enterrés au Père Lachaise
En découvrant le nom de quelques chanteurs reposant au cimetière du Père Lachaise, c’est surtout à mes parents que j’ai pensé, en croisant la tombe de chanteurs qu’ils ont pu aimer, et qui ont (pour partie) bercé une partie de mon enfance.
Aujourd’hui Edith Piaf est encore celle qui (hors Jim Morisson) attire le plus grand nombre d’admirateurs. Nous avons commencé la visite assez tôt le matin, du coup il n’y avait personne sur sa tombe, mais d’après notre guide, il y a souvent du monde qui vient lui rendre visite et offrir des fleurs.
Informations pratiques pour visiter le Cimetière du Père Lachaise
Tarif : La visite libre du Cimetière du Père Lachaise est gratuite.
Néanmoins je recommande de suivre une visite guidée. En effet, le cimetière est immense et il est difficile de s’y retrouver quand on ne sait pas où sont situées les différentes sépultures. La visite guidée fût très enrichissante et nous avons passé un très bon moment.
J’ai réservé cette visite guidée via le site Get Your Guide : il s’agit d’une plateforme de réservation d’activités touristiques (visites guidées, billet coupe file, excursions diverses…) dans les 4 coins du monde. La visite coûte 26€ par personne et dure 2 heures.
Comment aller au Cimetière du Père Lachaise ? Entrée principale : métro Père Lachaise (ligne 2 et 3) ou Philippe Auguste (ligne 2)Autres entrées : Gambetta (ligne 3 et 3 bis)
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7 Comments
Valérie@EnvieVoyages
8 octobre 2015 at 12:13Comme toi, je ne me suis jamais rendue au Père Lachaise mais je compte bien y remédier lors d’un futur séjour à Paris.
Je ne savais pas qu’un seul journaliste de Charlie Hebdo était enterré à Paris. Je dois avouer que cette tombe doit remuer…
Mathilde
14 octobre 2015 at 09:12Oui c’est le cas, toute l’émotion de janvier m’est revenue d’un coup…
Cecile
14 octobre 2015 at 01:42Voici une sortie qui sort de l’ordinaire que j’aimerai beaucoup faire. Je garde l’idée bien au chaud dans un coin de ma tête 🙂
May
20 décembre 2016 at 02:23Merci Mais j’aime et admire Debussy, grand compositeur Français, et non DAUBUSSY….
Et Chopin est un génial compositeur polonais ET NON AUTRICHIEN…
Pitié….
Mathilde
20 décembre 2016 at 08:40Désolé pour les erreurs, merci pour les corrections, je les ai intégré dans l’article !
Thierry n
30 octobre 2017 at 22:12Bonjour,
pour info, Wolinski et Elsa Cayat (bon, cette dernière était chroniqueuse et non journaliste, mais elle a été assassinée avec les autres) sont enterrés à Montparnasse. Tignous n’est donc pas le seul journaliste des morts de Charlie de janvier 2015 enterré à Paris.
Ron
9 mars 2020 at 11:34L’Irréparable
» Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords,
Qui vit, s’agite et se tortille
Et se nourrit de nous comme le ver des morts,
Comme du chêne la chenille?
Pouvons-nous étouffer l’implacable Remords?
Dans quel philtre, dans quel vin, dans quelle tisane,
Noierons-nous ce vieil ennemi,
Destructeur et gourmand comme la courtisane,
Patient comme la fourmi?
Dans quel philtre? — dans quel vin? — dans quelle tisane… »