Quand Nellie Bly, journaliste américaine d’investigation au New York World, propose à son rédacteur en chef, de battre le record fictif de Phileas Fogg, en faisant le tour du monde en moins de 80 jours, celui-ci lui répond « Vous n’y arriverez jamais ! Vous êtes une femme, vous aurez besoin d’un protecteur et même si vous voyagez seule, il faudrait emporter tant de bagages que cela vous ralentirait. rien ne sert de débattre : seul un homme peut relever ce défit. »
Mais Nellie ne se laisse pas démonter ! Déterminée, elle répond que si c’est comme cela, elle trouverait une autre rédaction qui lui proposerait de faire la course contre le candidat du journal. Sa détermination finit par payer, puisqu’elle sera finalement retenue. La voilà qui, armée d’un seul petit sac à main de voyage, et d’une seule robe, embarque à bord de l’Augusta Victoria en direction de l’Angleterre le 15 novembre 1889.
L’ouvrage alterne les mémoires de Nellie Bly et les articles publiés dans le journal, sur un ton sensationnaliste un peu daté (mais c’est assez rigolo!), suivant son avancement et ses aléas. En France, elle prendra le temps d’un bref aller-retour à Calais pour rencontrer Jules Verne et échangé avec lui sur son projet. « Si vous le faites en 79 jours, j’applaudirais des deux mains lui répond celui-ci« . Une réponse qui ne la rassure pas, car elle s’est engagée auprès de la rédaction à boucler son tour du monde en moins de 75 jours.
Le périple de Nellie Bly autour du monde tiendra en haleine les lecteurs du New York World pendant plus de 2 mois. Des paris seront tenus pour estimer au plus près la durée de son tour du monde, tandis que des lettres affluent par centaines auprès de la rédaction.
Pendant la dernière partie du voyage, lors de sa traversée des Etats-Unis en train, Nellie pourra ressentir toute l’émotion et le soutien derrière son pari. Si le titre du livre nous dévoile la fin de l’histoire, celle-ci ne se déroulera pas sans quelques rebondissements que je vous laisse découvrir à la lecture.
Non seulement Nellie Bly réalise son objectif, mais elle devient grâce à ce pari un peu fou pour l’époque, la première femme à réaliser un tour du monde sans être accompagné par un homme.
Le reproche que je pourrais faire à ce récit, est qu’après la mission acceptée, l’ouvrage laisse peu de place aux réflexions personnelles de l’auteur et se limite surtout à un récit de ses aventures.
Le Tour du Monde en 72 jours, de Nellie Bly
Editions du sous-sol, 16 €
4 Comments
Tiphanya
9 mars 2017 at 18:11J’ai hésité à l’acheter celui-ci. La lecture de ton avis me laisse penser que c’est plus un livre à emprunter finalement.
En tout cas Jules Verne a inspiré plus d’un voyageur ! As-tu vu la pièce de théâtre humoristique qui a joué (joue encore ?) pendant des années à Paris ? C’est l’une de mes représentations théâtrales préférées, une petite scène, trois acteurs, peu d’accessoire…
Mathilde
11 mars 2017 at 19:02Ah non je n’ai jamais entendu parler de cette pièce ! Je guetterais les affiches pour aller la voir alors si jamais cela passe encore !
Sido de Errances immobiles
10 mars 2017 at 09:05Très tentant !
Stephanie
11 mars 2017 at 14:26Pas mal cette histoire ! Je suis curieuse !