Burkina Faso

Souvenirs du Burkina Faso

moto-carte-burkina-faso

Ce voyage au Burkina Faso n’avait pas un but touristique. Vous ne verrez donc pas la richesse des paysages du pays, ni sa faune. Je partais pour la première fois en Afrique sub-saharienne à la fin de l’année 2012 pour une mission pour mon travail.

J’intégrais une équipe de volontaires chargés de vérifier la réalisation de projets financés par la fondation de mon entreprise. Cette mission (qui sort totalement du cadre de mes activités traditionnelles) nous a fait sillonner l’Ouest du pays entre Koudougou et Bobo Dioulasso. Nous avons failli faire un détour jusqu’à Banfora pour voir la mare des hippopotames, mais finalement nous n’avons pas eu le temps. Nous ne sommes même pas arrêtés (ni même fait un détour en voiture) devant la magnifique mosquée de Bobo-Dioulasso. Un de mes grands regrets, mais hélas le chef de l’équipe était plus porté sur la recherche de restaurants que la découverte du patrimoine du Burkina Faso…

Et si vous doutez encore de l’intérêt touristique de ce pays, courrez lire le blog de Laurent, et découvrir ses aventures au pays des hommes intègres, entre hippopotames et éléphants !

campagne-koudougou

Les projets que nous avons pu découvrir s’articulent autour de plusieurs thématiques : l’accès à l’eau potable, à l’alimentation et à l’éducation. Cette semaine fût donc bien remplie, entre inauguration de pompes, d’une école, la visite d’une usine de spiruline (une algue très intéressante du point de vue nutritionnelle qui aide à lutter contre la mal nutrition) et de rizières dans lesquelles on essaie de développer la culture SRI : un système de riziculture intensive permettant, de manière naturelle et sans engrais chimique, d’augmenter la production de riz au mètre carré tout en diminuant la consommation d’eau. Ce système découvert par un moine à Madagascar est extraordinaire puisqu’il permet de produire beaucoup plus avec moins (moins de semences et moins d’eau). Cependant il est difficile de convaincre les habitants de tester cette nouvelle méthode. L’accès au riz est vital et la moindre parcelle de culture est nécessaire puisque le pays n’est pas auto-subsistant. Ainsi, on peut comprendre que la population n’ait pas envie de prendre de risque avec la production. Il faudra donc prouver par des petites parcelles tests l’efficacité de la méthode.

cases
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Koudougou

Avec 4 jours passés sur Koudougou, une ville située à une centaine de kilomètres à l’ouest de la capitale Ouagadougou, nous avons bien pris le temps de sillonner et découvrir la ville avec notamment son marché. On y trouve de tout, de très beaux fruits et légumes, des épices, des poissons séchés,… Le marché est authentique, il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de touristes au Burkina Faso. Nous sommes les seuls blancs, on nous repère à 10 km, cela fait tout drôle… Moi qui aime bien passer inaperçue et me fondre dans la masse, avec ma peau claire et mes cheveux blonds c’est raté !

rue koudougou
rue koudougou
marché de koudougou
epices-marche-koudougou
stand-marche-koudougou
étal de marche à koudougou au Burkina Faso
étal de marche à koudougou au Burkina Faso
poissons séché sur un étal de marche à koudougou au Burkina Faso

 

rue koudougou

Portraits de Burkinabés

Partout au Burkina Faso, j’ai été frappée par l’accueil chaleureux des habitants, toujours le sourire aux lèvres, ainsi que par leur immense générosité. Partout où nous passions, nous étions couverts de cadeaux. Souvent des pintades ou autres volailles, un vrai sacrifice pour eux. Un village nous a offert 25 kg d’arachide ! J’ai essayé de refuser ma part de plusieurs kilos de ces cacahuètes (parce que vraiment qu’est-ce que j’allais en faire??) mais ce fût impossible. Même en prendre la moitié, cela ne se faisait pas… Malgré en avoir donné partout autour de moi à mon retour, je n’ai jamais pu épuiser le stock. J’aurais préféré que ces cacahuètes restent à ceux qui en avaient besoin…

Ce voyage au Burkina Faso, fût aussi la première fois où je montrais mes photos à d’autres personnes que mes proches. Le soir, nous faisons un débrief pour sélection les photos à envoyer au service communication afin d’alimenter le site intranet de l’entreprise. Mes collègues se sont montrés très enthousiastes envers mes photos. Ce voyage m’a donné confiance dans la qualité de ce que je faisais et m’a donné envie de m’améliorer dans ce domaine pour le partager. J’ai également été ravie à mon retour de découvrir certains collègues surpris par mes photos publiés sur l’intranet. Il ne me croyaient pas quand je leur disais que c’étaient les miennes. Et de mon côté, j’avoue que j’étais très fière de voir mon travail diffusé ! Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre sur le plan de la photographie, mais cette mission m’a beaucoup encouragé !

femme-burkinabe
famille-burkinabe
femme-burkina-faso
jeunes-pecheurs

En route pour Bobo Dioulasso

Ma famille considérait d’un mauvais œil de cette mission et s’inquiétait pour moi. Il faut dire que ce n’est jamais une belle image de l’Afrique qui perce dans les médias. Si un danger était bien réel, il n’était pas là où je l’attendais : je n’imaginais pas les routes si dangereuses. Catholiques et musulmans vivent en bonne harmonie, et tous sont d’accord pour laisser dieu les protéger. Ainsi, personne ne met sa ceinture de sécurité. Le casque de moto n’existe pas. Sur certaines camionnettes, les gens sont même assis sur le toit, sans rien pour s’attacher. L’essence coûte cher, alors il faut transporter le maximum de personnes à la fois.

Notre chauffeur se moquant de nous en nous regardant mettre notre ceinture de sécurité nous dit « cela ne sert à rien car dieu nous protège ». Sur les routes, il y a une foule qui s’y déplace, à pied, en vélo, en charrette, en moto…Pour cette raison, il est impératif de rouler de jour (car bien évidement les routes ne sont pas éclairées, et la plupart des piétons qui finissent leur route de nuit non plus). Notre chauffeur se frayait un chemin parmi cette circulation chaotique et c’est un miracle que nous n’avons renversé personne… car je trouvais que l’on passait souvent beaucoup trop près des autres…

A la tombée de la nuit, les gens continuent leur chemin, sans éclairage et sans rien pour les identifier. La route Bobo-Koudougou est longue. La nuit arriva avant que nous n’ayons eu le temps d’arriver à notre destination. La fin de la route fût terrible. Je ne compte pas le nombre de personnes que nous avons évité de justesse…

Avec ma vision d’occidentale athée, j’ai vraiment du mal à comprendre  comment il est possible d’accorder une si grande confiance à Dieu. 

Difficile de les comprendre, mais aussi difficile de me faire comprendre. Car si les religions vivent en harmonie, il est extrêmement mal vu de ne en avoir. A la limite tolérée pour les étrangers, au Burkina Faso, il est mal considéré de se considérer de la sorte. Je comprends que pour eux être athée, signifie se croire au-dessus de Dieu, ne pas avoir peur de la mort et se considérer comme tout permis.

route principale ouagadougou bobo

Le long des routes, on trouve des stations essences un peu particulières. Il s’agit en fait de la vente d’essence de contrebande du Nigéria est revendue au litre dans ce genre de petite station :

essence total - burkina faso

Si les routes principales sont bitumées, les routes secondaires sont des pistes. Nous avons pris une belle piste à la sortie de Koudougou pour récupérer la route principale du pays. On n’avance pas et on mange la poussière, mais on traverse un beau paysage !

piste burkina faso

Les rizières autour de Bobo-Dioulasso

Le Burkina Faso, proche du Sahel, est un pays sec, mais est loin d’être un désert. Dans le sud-ouest du pays, autour de Bobo Dioulasso, la capitale économique du pays, on y cultive même le riz. L’occasion pour nous de découvrir le travail des paysans de la région et de se confronter à un terrible choc des cultures lorsqu’ils nous pose des questions sur l’agriculture en France.

Choc lorsque nous expliquons que nous cultivions des céréales pour nourrir les animaux. Inconcevable dans un pays où la population ne mange pas à sa faim. Je crois n’avoir jamais été aussi mal à l’aise de ma vie… Là-bas, les zébus se débrouillent avec ce qu’ils trouvent – c’est-à-dire pas grand-chose. Ils ont la peau sur les os, et travaillent d’arrache-pied pour labourer les champs.

travaux de labourage dans les rizières - Burkina Faso
une homme coupe le riz - burkina faso

Dans les environs de Bobo, nous visitons également un champ de cotons et rencontrons la radio locale de Bama, dont les bâtiments et les équipements ont été en partie financés par la France.

vieux monsieur burkinabe
fleurs de coton
radio bama pile
croix-rouge-burkina-faso

15 Comments

  • Reply
    Valérie@EnvieVoyages
    19 janvier 2016 at 09:34

    Bel hommage pour ce pays malheureusement meurtri par un attentat. Je souhaite sincèrement que ça n’empêche pas le pays de développer son tourisme. Tout en conservant son identité, son authenticité et sa bonne humeur.

    • Reply
      Mathilde
      20 janvier 2016 at 17:24

      Le tourisme est quasiment inexistant au Burkina Faso, malgré qu’il possède des parcs naturels avec des animaux tels que les éléphants, crocodiles ou hippopotames. Pas encore connu à sa juste valeur !

  • Reply
    Anne
    19 janvier 2016 at 11:40

    Un beau reportage, plein de couleurs et de sourires…Merci de donner envie d’y aller, que le tourisme ne s’arrête pas!!

  • Reply
    carla
    19 janvier 2016 at 12:08

    quel beau reportage et surtout bravo pour ces magnifiques photos…l’ambiance y est si palpable, j’en sens presque la chaleur et la poussière dans les rues… j’aime vraiment beaucoup!

    • Reply
      Mathilde
      20 janvier 2016 at 17:22

      Merci beaucoup ! L’Afrique est vraiment un continent à part. Couleur, chaleur, saveur, odeur, épices, j’aimerais tant y retourner un jour !

  • Reply
    Estelle - Curiosity Escapes
    19 janvier 2016 at 17:38

    Tes photos m’ont permis de m’évader loin, très très loin. Quelle belle mission de travail. Même si tu n’as pas pu faire du tourisme tu m’as l’air d’avoir eu un aperçu super authentique et ça c’est magique.

    • Reply
      Mathilde
      20 janvier 2016 at 17:21

      Oui c’était vraiment une mission géniale ! Une opportunité qui ne se présente pas tous les jours ! Les rencontres avec les habitants m’ont vraiment beaucoup marqué. Les femmes la bas doivent marcher parfois plusieurs kilomètres pour accéder à un puits d’eau potable, alors quand on en met un sur leur village, c’est la fête et ça se comprends ! Ce fut court, mais tellement fort, je m’en souviendrais toute ma vie !

  • Reply
    Laurent
    19 janvier 2016 at 22:39

    Bien d’accord, je ne cesse de le dire quand on essaye de me mettre en garde contre mes choix de destination soi-disant dangereuse, le danger numéro 1 en voyage, c’est la route et rien d’autre. Les attentats frappent les esprits, et on peut facilement le comprendre, mais statistiquement, le risque n’est clairement pas là. C’est peut-être un peu froid comme considération de vulgaires statistiques quand on parle de vies humaines, mais ça reste l’approche la plus « raisonnable ».
    La première photo avec la carte et la moto est vraiment géniale, je trouve !

    • Reply
      Mathilde
      20 janvier 2016 at 17:19

      A l’époque c’était plus les enlèvements qui étaient redoutés, il y en avait eu un à la frontière côté malienne qq jours avant mon départ. Mais sur place, je me suis toujours sentie en sécurité. Après il faut bien sur suivre des règles de sécurité que l’on applique partout, faire attention à ces affaires de valeurs et suivre son instinct ! La plupart des gens ne cherchent pas le mal alors il ne faut pas tomber dans la paranoia !
      Sinon j’aime beaucoup aussi ma photo de la moto hihi 🙂 je suis contente que ça soit partagé !

  • Reply
    Madeleine à bicyclette
    20 janvier 2016 at 13:05

    Wouah… je suis très impressionnée par la qualité de tes photos et de ton récit. Les projets sur l’éducation, l’eau et l’agriculture doivent être passionnants et c’est là qu’on se rend compte que l’on ne voit pas la Terre ou un kilo de céréales de la même façon. Vraiment tes portraits sont sublimes, il y en a deux que j’aime tout particulièrement, l’agriculteur de coton chapeau et lunettes, et la photo familiale à trois avec le bébé. J’adore l’harmonie qui en dégage, tout comme l’attitude très forte de la petite fille (han et puis sa moue et sa coiffure!).

    • Reply
      Mathilde
      20 janvier 2016 at 17:13

      Merci beaucoup ! Je suis très touchée par ton commentaire !

  • Reply
    La Minute d'Emy
    22 janvier 2016 at 08:50

    Tes photos sont magnifiques !

  • Reply
    Julie - La Boucle Voyageuse
    2 février 2016 at 20:52

    J’aime beaucoup te lire à mon tour, sur ton voyage en Afrique. Parce que si il y a des choses différentes, il y a aussi beaucoup de similitudes dans ce que nous avons ressentis en tant que blanche athée pour la première fois en Afrique. Aussi je me retrouve complétement dans tes propos sur le danger de la route, sur la religion, sur le fait de nourrir des bêtes avec du maïs… En tous cas c’est effectivement une super opportunité que tu as eu avec ton entreprise et j’espère que tu pourras revivre une autre expérience africaine un peu différente. Et tes photos sont très chouettes, continues d’en être fière et de les montrer !!

    • Reply
      Mathilde
      3 février 2016 at 22:07

      On voit peu d’articles sur l’Afrique, alors ça m’avais aussi beaucoup plu de lire tes articles du Sénégal. Des pays différents, mais assez proches 🙂 J’espère retourner un jour au Burkina pour un autre projet (développement de la cuisson solaire)… mais hélas ça n’avance pas beaucoup…
      Sinon, j’aimerais bien un jour aller en Afrique pour les vacances, en 2017 peut être ?

  • Reply
    Baga voyage Guinée
    5 octobre 2022 at 09:39

    Génial cet article, je découvre ce blog mais je pense qu’il me reste beaucoup de lecture car j’adore tes récits. Pour faciliter ma lecture tu peux passer le reste de tes 25 kg d’arachide j’e raffole clairement

    Et si vous veniez prochainement en Guinée aussi ? Un autre pays complément ignoré des touristes donc dépaysement et découvertes originales garanties

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